LA CHAMPIONNE

Melle Lenglen

Suzanne Lenglen par Louis de Fleurac, 1914, n° inv. 78.16.1

Tout comme Sonja Henie (patinage artistique), Suzanne Lenglen s’inscrit parmi les légendes du sport de l’entre-deux-guerres.

Sa précocité, son style et son invincibilité en font la meilleure joueuse de tennis de son époque.

Dès son plus jeune âge, elle démontre une adresse étonnante au diabolo. A 11 ans, elle reçoit sa première raquette.

Durant toute sa carrière, son père sera son unique entraîneur et coach. Dès 14 ans, elle connaît ses premiers succès internationaux.

En 1914, elle conquiert son premier titre de championne du monde sur la terre battue de la Faisanderie au Parc de St-Cloud.

Médaille
Cette médaille d’or a été remise à Suzanne Lenglen lors de sa victoire en simple aux championnats du monde sur herbe de « lawn tennis » (le tennis dans sa version moderne), à Wimbledon en 1919. C’est sa première victoire lors de ce tournoi : elle rencontre en finale la star du tennis anglais, Dorothea Lambert Chambers, qui, à 40 ans, a déjà remporté à sept reprises Wimbledon. A la surprise générale, c’est Suzanne Lenglen qui gagne en trois sets. A partir de cette date, elle devient imbattable jusqu’en 1926 et remporte cinq tournois de Wimbledon d’affilée (1919 à 1923) sans perdre un seul set à partir de 1920.

La guerre interrompt sa carrière ; elle s’entraîne avec les hommes sur les courts du Nice Lawn Tennis Club.

Dès 1919, elle s’impose à Wimbledon face à Dorothea Lambert-Chambers, 7 fois lauréate. Victorieuse 9/7 au 3ème set, elle brise l’hégémonie britannique, signant la plus grande victoire de sa carrière.

Médaille d'or

Médaille d’or obtenue par Suzanne Lenglen (1899-1938) lors des Jeux Olympiques d’Anvers de 1920 (son unique apparition aux JO), durant lesquels elle remporte le titre en simple ainsi qu’en double mixte. En simple, elle n’a perdu que quatre jeux sur les dix sets qu’elle dispute : elle triomphe de trois adversaires successives sur le score de 6-0, 6-0. Elle explique dans les journaux de l’époque que sa tactique était de gagner aussi rapidement que possible car elle ne se sentait pas en grande forme. Elle remporte son match décisif contre Holman 6-3, 6-0. En double mixte, elle est associée à Max Decugis, doyen de la délégation française. Ils remportent leurs quatre matchs successifs en deux sets.

La médaille a été gravée par Josuë Dupon, sculpteur belge originaire d’Anvers, essentiellement connu pour ses figures humaines et ses représentations animalières, en bronze et en ivoire. Le musée possède trois médailles identiques dans ses collections, données par Yvonne Crossetti-d’Hainault, cousine germaine de Lenglen. On ne sait pas laquelle correspond à quelle épreuve, sachant que Suzanne Lenglen a sûrement récupéré la médaille de son partenaire en double mixte.

Suzanne Lenglen en plein match

Suzanne Lenglen en plein match, années 1920, Coll. MNS

Aussi à l’aise sur terre battue que sur herbe, elle remporte les tournois majeurs :

  • 6 Internationaux de France
  • 6 Wimbledon
  • 2 titres olympiques

En 1926, elle arrête sa carrière amateur suite au match du siècle contre Helen Wills. Suzanne passe pro pour, enfin, gagner sa vie. Elle effectue une tournée de matchs exhibition aux Etats-Unis et en Angleterre.

Elle met un terme à sa carrière en 1928 puis crée une école de tennis renommée, reconnue par la Fédération.

Joueuse à la santé fragile, elle décède en 1938 d’une leucémie foudroyante.